On n’arrive pas ici par hasard : on séjourne à Mon Hôtel sur la recommandation d’un ami, les places sont si rares qu’il faut montrer patte blanche pour y trouver un lit : les 36 chambres de l’hôtel sont prises d’assaut par tout ce que la planète compte de voyageurs éclairés.
L’entrée de Mon Hotel est discrète, presque timidement cachée dans la façade d’un immeuble bourgeois. Mais le masque tombe une fois franchie la porte : la décoration bouleverse la neutralité habituelle des quatre étoiles parisiens : on est un peu à Pigalle, un peu au Musée Baccarrat, un peu dans le Zola du Bonheur des Dames, un peu chez Maigret, et beaucoup dans les pages centrales des magazines de déco les plus pointus.
Entre hôtel de luxe et maison close, l’hôtel tout entier joue l’ambigüité d’un mariage réussi avec le bar de nuit voisin dans lequel il a installé son bar. Lumières tamisées, lieux intimistes, bar propice aux discussions à mots couverts, aux rencontres impromptues, aux chuchotements… c’est un lieu à partager avec l’amour d’une vie. Ou pour rendre inoubliable l’étreinte d’une nuit.
Ascenseur. Couloir un peu sombre. Chambre. La notre est couverte de cuir et d’alcantara. Très masculine au premier abord, elle se révèle accueillante comme un boudoir aux tonalités chaudes à l’usage de quelques nuits passées dans ce cocon douillet. C’est un hôtel comme je les aime : chaque détail semble avoir été pensé pour mon plaisir et mon confort. La connectivité est très next week, les produits de beauté griffés Lanvin, la salle de bains vaste et lumineuse, la literie, douce comme dans un rêve. Les codes de l’hospitalité la plus raffinée sont joués en virtuose par la maîtresse des lieux qui oeuvrait dans une vie précédente dans quelques unes des plus grandes maisons parisiennes. Nous avons été choyés, vous le serez aussi.
« Mon Hotel ? ». Je me suis souvent demandé pourquoi ce nom. J’y reviens souvent, en habitué sans me poser la question : je m’y sens chez moi, vous vous y sentirez chez vous.