Corinthia Hotel Lisbon ★★★★★

Des mains expertes glissent sur ma peau. Je dirais même des doigts de fée, qui comme par enchantement, effacent au fur et à mesure de leur passage tensions et autres désagréments. Je me surprends même à espérer que le temps s’arrête… là tout de suite ! Mes prières vont-elles être exaucées ? Je ne crois pas. Ce n’est pas grave. Je reviendrai demain. J’abandonne le luxueux Spa dans un état second et retrouve mon fils pour quelques longueurs. La piscine, majestueuse, s’intègre merveilleusement au cadre. Louise est avec son père. Je les imagine volontiers tester la salle de sport remarquablement équipée ou tout simplement, siroter un verre dans les jardins qui abritent de magnifiques chutes d’eau.

Pas un bruit. C’est calme. Trop calme pour être honnête. Un regard à droite. Un deuxième à gauche. La somptueuse suite est vide. Ma tribu s’est volatilisée. Les rideaux tirés, je découvre une vue à couper le souffle sur la ville aux sept collines. Je contemple au loin le Tage qui se dessine. Notre nouveau pied-à-terre est fort élégant. Les meubles aux lignes modernes côtoient avec harmonie les couleurs neutres utilisées. La décoration est soignée. Chaque détail minutieusement pensé. La machine Nespresso me fait de l’œil, une envie soudaine (rapidement assouvie) de Volluto m’envahit. Je tente la connexion Wifi, le débit est impressionnant. Un écran plat vient parfaire le tableau. La salle de bain idéalement fournie en produits de toilette devrait ravir mes deux petites têtes blondes. J’aperçois un p’tit mot laissé sur le bureau… nous sommes partis au zoo ! J’avais oublié que nous étions juste à côté ! Je mets ma main à couper que demain ils vont vouloir découvrir l’Oceanario. Ca tombe bien, je rêve d’y aller.

Lentement, le tramway chemine. Les passagers sourient sur leur banquette. Nous sommes sur les rails de la ligne 28. La machiniste, ongles rose bonbon, agrippe les imposants leviers qui l’entourent, tout en envoyant moult sms. Curieux rituel sans âge. Frôlant piétons et linge tendu aux flancs d’immeubles couverts d’azulejos, négociant de vertigineuses descentes, l’antique eléctrico se faufile d’étroite ruelle en belvédère panoramique dans les plus célèbres quartiers de Lisbonne. Ma progéniture, quelque peu surprise se fond rapidement au milieu des voyageurs. Autochtones et touristes se mêlent au rythme du trajet. Quarante minutes à ce train là, c’est peu pour prétendre connaître la ville, mais assez pour donner envie de le reprendre aussitôt en sens inverse. Et s’en éjecter à la moindre tentation… et croyez-moi, elles ne manquent pas. Derrière les vitres du wagon jaune, les immeubles s’enchevêtrent en un admirable fouillis de styles. Au fur et à mesure s’alignent pastelarias, bazars de poche, boucheries et bars. L’Alfama, ses maisons aux murs blanchis à la chaux et ses odeurs de fumets de sardines grillées. La Mouraria là où est le Fado a vu le jour. La montée vers le Château Saint-Georges où se cache un sublime jardin, véritable havre de paix qui surplombe la capitale. Le Chiado, mi-movida mi-saudade. Le Bairro Alto qui pétille de jeunes adresses branchées parfois cachées, très cachées.         
           
Les heures s’écoulent sans les avoir vu passer. Le soleil se couche sur « Lisa » comme ses habitants aiment à la surnommer. La magie opère…
Dans moins de trois heures, nous aurons regagné Paris. Je vous surprends si je vous dis que je suis beaucoup moins impatiente et excitée qu’à l’aller ? Et pour vous… qu’en est-il ?