Mozart, Verdi, les airs enchanteurs d’opéra, les notes cristallines qui percent le silence de la salle au rythme des respirations de l’imposante cantatrice italienne… voilà ce que m’inspire le joli nom Plaza Opéra de l’hôtel quatre étoiles vers lequel je me dirige. C’est en Italie qu’est né cet art lyrique, et quoi de mieux que la Sicile et son millefeuille de civilisations, Palerme, pour un séjour culturel dans ce pays bellissimo. Malgré quelques vocalises à bord de l’avion qui me mène en Sicile, pas très rassurée par les virtuosités aériennes du pilote, j’arrive sûrement dans mon petit coin de paradis pour goûter à la Dolce Vita italienne. Mettre un pied à Palerme, c’est goûter au bruit de la ville, au ballet des voitures, au va-et-vient des passants, et pourtant… arrivés au Plaza Opéra, en plein centre-ville, on déconnecte du chaos urbain pour goûter aux joies de la détente et du luxe. Chi va piano va sano e va lontano dans cet hôtel quatre étoiles où l’on peut ralentir la cadence.
Dans un décor aussi chic que géométrique, on apprécie la pentalogie de design qui mêle décoration internationale et matériaux locaux pour un concept « glocal ». La tradition architecturale de Palerme donne le La, et pourtant les surprises éclectiques vont crescendo lorsqu’on en passe les portes. Passés les peintures anciennes et contemporaines et les meubles de style Biedermeier du hall, nous nous dirigeons directement dans notre chambre, ou rien ne détone ! Un mobilier contemporain imaginé par des designers locaux, des sérigraphies de grands peintres modernes et d’authentiques gravures du XVIII siècle… c’est une symphonie de couleurs et de charmes qui nous accueille dans un accord parfait. Un pas sur le parquet en bois, une pause dans le grand lit douillet, et nous chantons déjà les louanges de notre petit nid. Salle de bains en marbre, Wifi, TV LCD, coffre-fort, articles de toilette… aucun instrument ne manque à notre orchestre d’équipements, qui joue déjà un air de bien-être.
Dès le réveil, c’est une autre symphonie qui se joue : les bruits de nos estomacs, qui nous prient d’aller goûter aux délices du petit-déjeuner. Sur le buffet, une ligne infinie de produits locaux : cornets italiens, biscuits traditionnels (reginelle, algerini, sammartinelli, trecce…), tartes aux confitures d’agrumes, ricotta, fruits frais, fromages… toute une gamme de délices, sans aucune fausse note. On ose même commander œufs et bacon pour prendre des forces avant la visite de Palerme.
Quoi de mieux pour planifier notre excursion que de s’en remettre au maestro des lieux, le maître d’hôtel, qui se fait une joie de réserver pour nous services de navette, randonnées, excursions, visites de théâtres, concerts, ou même cours de cuisine ! Le soliste chante quelques jolies mélodies au téléphone et les portes s’ouvrent à nous, dans le concert de nos approbations… Nous prévoyons donc de commencer par le Teatro Massimo Vittorio Emanuele, célèbre opéra de Palerme dans lequel fut tournée la scène finale du film mythique « Le parrain III ». C’est dans les escaliers monumentaux du théâtre que la fille de Don Vito Corleone est tuée, point d’orgue du film Le parrain III. On lui dédie donc un requiem de notre voix de baryton (ou de falseto pour ma part) depuis les splendides marches de l’édifice… La visite est passée plus vite que la musique, et il est déjà temps de quitter cet univers grandiose pour aller voir un tout autre spectacle, celui des acheteurs compulsifs sur la Via Libertà.
La Via Libertà est au shopping ce que Verdi est à l’Opéra… Ces « Champs-Elysées de Sicile » nous offre une symphonie de boutiques de luxe, ou les pièces de monnaie et les vendeurs souriants dansent en chœur, dans un cadre architectural d’exception, entre art nouveau et style Liberty. Do, ré, mi, fa, sol, on valse entre Gucci et Prada ; fa, sol, la, si, do, on virevolte chez Hermès et Tod’s… Après ces temples de mode italienne, c’est l’heure de l’entracte. Direction Lo Scudiero, l’un des meilleurs restaurants de la ville, à cinquante mètres de notre hôtel, pour une pause gourmande. Un bel canto pour notre palais, qui se régale des nuances et de l’accord parfait des saveurs pleines d’harmonie, en cadence avec les délicieux plats qui se succèdent. Nous ne nous refusons pas un café italien, avant d’aller visiter le centre historique de Palerme.
Au Quattro Canti, carrefour baroque au centre névralgique de la ville, nous hésitons sur la route à prendre… mais les rues de Palerme regorgent d’églises, de palais et de monuments à découvrir, de telle sorte que nous en croiserons forcément sur notre chemin, quel que soit celui-ci. La ville a conservé les traces des empreintes de toutes les cultures qui la partagèrent, à la croisée des civilisations orientale et occidentale : un régal d’architecture et de culture ! Pour finir la journée, quoi de mieux qu’un verre de prosecco dans un des nombreux bars à vins de la ville, pour se mettre au diapason des traditions italiennes. Sous les étoiles de la Sicile, on découvre enfin une Palerme silencieuse, le leitmotiv des bruits de la foule en sourdine, pour une pause de calme et de détente.
Si notre séjour au Plaza Opéra se termine, ce n’est pas un requiem que nous entonnons mais bien un hymne à l’amour à la belle Palerme, dont la poésie nous a enchantés.