Connaissez-vous Eugénie de Montijo, épouse de Napoléon III née à Grenade et considérée comme l’une des plus belles femmes d’Andalousie de son époque ? Elle donna, entre autre, son nom à un yacht d’antan, une station thermale des Landes, un dessert de riz au lait et un archipel d’îles de la mer du Japon, rien que ça… Sinon, vous connaîtrez sans doute l’air de la petite comptine française lui faisant référence : « L’Empereur, sa femme et le petit prince ». Cela commence comme ça : « lundi matin, l’empereur, sa femme et le p’tit prince sont venus chez moi pour me serrer la pince, mais comme j’étais parti »… car oui, je suis partie, dans cette ville qui a vu naître cette beauté fatalement élégante d’Andalousie, et bien d’autres merveilles : Grenade. Le petit prince peut bien revenir mardi, mercredi ou jeudi, moi je m’offre un city break à l’hôtel Fontecruz Granada*****, au centre des quartiers cosmopolites et multiculturels de Grenade.
L’hôtel est parfaitement situé, à la croisée des vieilles villes aux influences de quatre civilisations différentes qui peuplèrent Grenade : la belle et orientale Albayzín ; le quartier juif Realejo ; le Sacromonte gitan ; et le Centro Sagrario chrétien. Depuis notre petit coin en plein centre, on pourra donc lundi être calife à la place du calife ; mardi être rabbin tel Rabbi Jacob ; mercredi danser le flamenco aux rythmes tziganes telle une bohémienne ; et jeudi se refuser le chemin de croix de rentrer chez nous pour explorer la Cathédrale chrétienne… En parlant de cette Cathédrale, on dirait que l’hôtel a été construit de façon à la sublimer : on peut admirer son imposant dôme depuis la vue imprenable qu’offre le bar de l’hôtel, avec en toile de fond la beauté des neiges éternelles de Sierra Nevada et l’Alhambra… une véritable toile ! Si la vue est cinq étoiles, l’hôtel l’est aussi, pour sa décoration chic et luxueuse, pour son confort calme et reposant, pour sa gastronomie étonnante et locale et pour son accueil chaleureux et personnalisé… A la réception, le sourire de l’équipe est ultra « bright », et la décoration ultra chic : une magnifique table d’un style d’antan, un lustre en cristal qui brille de mille feux, des poufs matelassés qui appellent au repos, nous sommes déjà comblés !
Une fois dans notre chambre double, le city break que l’on est venu passer prend tout son sens : si nous sommes en plein cœur du centre-ville, seule la décoration reste urbaine, car l’ambiance y est on ne peut plus tranquille ! Cachés dans l’intimité des nombreux rideaux, douillettement installés dans notre petit décor cosy, réchauffés par les rayons du soleil qui viennent bercer notre chambre de lumière, nous sommes plus que biens. La chambre est spacieuse, cosmopolite, la salle de bain en marbre très élégante et design, un mélange de genres qui va bien à la multiculturelle Grenade…
Puisqu’ici on mange à l’heure espagnole, on s’offre d’abord une pause de détente au Spa de l’hôtel, sur lequel une jolie réduction nous est offerte par VeryChic, en amoureux. Quelques brasses dans le circuit hydrothermal complet du Spa de Fontecruz, un long moment sous ses jets d’eau massant, puis nous faisons peau neuve au hammam avant de se faire masser en duo. Le Spa propose aussi un large choix de traitements de santé & beauté et des enveloppements : la réputation des coutumes raffinées des bains andalous n’est pas une légende… Nous n’avons pas vu l’heure passer mais tant mieux, comme ça nous pourrons profiter du coucher du soleil sur l’Alhambra depuis le Restaurant & Bar Morrison´s vers lequel nous nous dirigeons. Le cadre, décoré avec des pochettes de disques de légende dont les Beatles et un vieux poste de radio old school est aussi original que sympathique. Ici, la cuisine est un art local, une haute voltige de la gastronomie, qui rassemble dans nos assiettes toutes les influences culturelles qui ont touché Grenade. Nos papilles se laissent bercer par les saveurs, et nos oreilles par la musique : le bonheur !
Le lendemain, après un petit-déjeuner à tomber, nous sommes pleins d’énergie pour sillonner Grenade à la découverte de ses merveilles. Pas besoin de voiture : la Cathédrale est à 50 mètres, encore 50 mètres plus loin commence l’Albaizín… Cela tombe bien, c’est la zone de la ville qui concentre le plus d’artisans, et nous sommes d’humeur dépensière ! Guitares artisanales, figurines en argent, poteries andalouses, chaussures, parfums… les petits marchés du quartier sont une vrai caverne d’Ali Baba. Autre temple de shopping : le bazar issu des petites ruelles marchandes de l’Alcaicería, dont l’architecture garde la forme d’un ancien souk, après la Bib-Rambla (ou « Porte de sable » en arabe). Place ensuite à la visite des monuments de cette ville au riche passé historique : main dans la main avec ma moitié, nous admirons la citadelle du palais arabe de l’Alhamnbra ; l’hôpital royal construit par les rois catholiques à la péninsule ibérique, abritant aujourd’hui le rectorat de l’université de Grenade ; et le style gothique de la cathédrale et sa chapelle royale commandée par Charles Quint. Enfin, nous finissons par un cours de culture locale en visitant la maison natale du poète Federico Garcia Lorca, un personnage intrinsèquement lié au flamenco grenadin, dans Fuente Vaqueros, le village qui le vu naître. Dans cette maison, aujourd’hui réhabilitée, se trouve des manuscrits et les premières éditions des œuvres de Lorca, mondialement connu pour son recueil de poème « Romancero gitano ». L’auteur y célèbre la culture tzigane, y dépeint la souffrance d’un peuple en marge de la société, y décrit la Grenade gitane, avec un talent fou…
Tombée amoureuse du folklore andalou, dès mon retour à la maison, je cours m’inscrire dans un cours de flamenco, aux origines culturelles aussi multiples que Grenade, aux traditions aussi riches que son patrimoine, à la beauté aussi splendide que son architecture. La prochaine fois, j’irai danser dans les grottes de Sacromonte, ¡holé !