Hideaway of Nungwi Resort & Spa ★★★★★

"Zanzibar", ce nom mythique résonnait en moi alors que j'attendais mon vol à l'aéroport de CDG, en partance pour Dar es Salaam. Depuis longtemps, je rêvais de découvrir ce bout de terre fantasmé et unique, perdu au milieu de l'océan indien mais situé à quelques heures seulement en bateau de l'ancienne capitale tanzanienne. En écrivant sur Zanzibar, Marco Polo disait : "Une île noble et grande, qui a bien environ deux mille milles de tour. Les gens sont tous idolâtres, ont langage à eux et ne paient tribut à personne. [...] Ils sont si grands qu'ils ressemblent à des géants..." De Jules Verne à Burton en passant par Kessel, tous les grands écrivains voyageurs, amoureux de l'Afrique, ont écrit sur Zanzibar, la fascinante. Et moi, j'allais fouler son sol dans quelques heures, quelle excitation !

J'avoue qu'en réservant mon séjour, je souhaitais bénéficier d'un lieu confortable et beau. L'idée était certes de découvrir une terre inconnue, mais aussi de vivre des moments de farniente propices à un repos total, de pouvoir déguster des cocktails au bar en grignotant quelques amuse-bouches et de me glisser le soir dans des draps frais, impeccablement repassés, et dont l'environnement immédiat me procurerait calme et volupté. En débarquant au Hideaway of Nungwi, tous ces rêves furent exaucés. Les chambres, d'une taille imposante, bénéficient du confort le plus extrême. La décoration, faite de nuances de bruns, alliant tissus artisanaux aux imprimés locaux et gravures anciennes, dégage une atmosphère "surannée-coloniale-chic" du plus bel effet. La cuisine des différents restaurants reprend les codes de la cuisine de Zanzibar, hymne aux épices et à la diversité, et magnifie ainsi les viandes, poissons et fruits de mer proposés. C'est ainsi une touche de clou de girofle, épice phare de l'île, que l'on distingue mais aussi une pincée de cardamome, un soupçon de gingembre, un zeste de vanille qui s'offrent aux palais avertis. Le spa propose un programme de traitements tendance "African Spirit" avec des produits aux essences locales. Marula, Neroli, Mongongo, Melon du Kalahari sonnent ainsi de façon très exotique aux oreilles du voyageur européen mais possèdent des propriétés spécifiques aux vertus reconnues.

Tout au long de cette parenthèse enchantée, l'essentiel de mon temps a été consacré aux sports d'eau, mon loisir de prédilection : un jour suspendu au-dessus d'un kite-surf, le lendemain, barbotant en surface dans les eaux claires environnantes, m'enfonçant le jour d'après dans les méandres du relief sous-marin à l'occasion d'une plongée divinement chaude, et finalement harponnant un barracuda lors d'une partie de pêche endiablée ... Revigorée, stimulée par ces activités au grand air, je me laissais en soirée aller à un doux repos, tranquillement allongée sur les transats mis à disposition, mes doigts effleurant avec légèreté le sable blanc environnant, à la finesse inégalée.

Mais je n'oubliais pas que, ce qui m'avait amené à Zanzibar, ce sont toutes les histoires fabuleuses que j'avais lues sur elle auparavant. Le métissage extraordinaire d'une île faite de mélanges aux senteurs d'Asie, d'Afrique et d'Europe. L'esclavage, période trouble désormais révolue, mais qui a laissé des traces indélébiles, notamment sur l'île de "Prison Island" d'où s'effectuait le tri et le départ des esclaves, à une demi-heure de la capitale de Zanzibar. Stone town, la capitale justement, symbole de ces influences multiples, et qui conserve à travers ses ruelles et notamment ses portes, un charme d'antan. Bref, je comprenais, à travers mes balades et mes incursions sur l'île, la fascination qu'exerce depuis des millénaires ce bout de terre aux mille et une facettes. Et je me suis dit en repartant, le sourire aux lèvres, "ça y est, moi aussi, I did it ! ".