L’eau de pluie a été beaucoup vantée comme produit de beauté mais c’est indéniable, le hâle des rayons de soleil du sud me va encore mieux. Qui en a marre de ces arrières saisons trop humides? Certainement pas les Corses. Sur les plages de la Balagne le sable est encore chaud et la seule humidité que l’on trouve est celle -encore tiède, oui, oui- de la mer. J’aime ce coin de Haute-Corse, et pas seulement parce que j’ai moins l’impression de trahir ma région d’origine en préférant le Nord de l’île de Beauté. Non, ce qui m’y attire surtout c’est son arrière-pays époustouflant de maquis, de petits villages authentiques et de sentiers de randonnées qui avoisinent trois belles plages de sable fin. Ce sont ses records de températures en France, même en hiver. C’est son marché couvert quotidien qui nous régale de produits du terroir. C’est sa place Paoli, la place des Platanes où l’on joue à la pétanque et on boit un Casanis…
Quand on arrive devant la belle maison de maître de trois étages du Liberata on se rappelle que la ville était appelée Isola Rossa jusqu'en 1848. Il y a un charme italien indéniable à cet enduit rose orné de stuc blanc et de volets verts bien alignés, à la mode de la région. Le style Art Nouveau se retrouve dans l’entrée où les carreaux géométriques noir & blanc sont défiés par les courbes folles du canapé rouge. Est-ce un indice de l’originalité de l’établissement ? Non, le style de l’hôtel est sobre entre les meubles contemporains chics à l’extérieur et les ferronneries italiennes élégantes à l’extérieur. On peut quand même y lire le signe que rien n’a été laissé au hasard, surtout pas la note de bienvenue chaleureuse que l’on retrouve dans nos adresses préférées.
« Liberata » serait-il un grand cri féministe? Je parlerais plutôt d’une ode à la féminité car l’équipe 100% féminine de l’hôtel nous reçoit avec beaucoup de gentillesse et savoir-faire. Elle est complice des femmes les plus exigeantes et sourcilleuses, les femmes donc. Commençons par son emplacement : il est parfait. D’un côté nous avons la mer et de l’autre la ville. Il est bien agréable d’avoir si facilement accès aux ruelles bien alignées de l’Île Rousse, en quelques pas nous sommes les pieds sous la table des restaurants que l’équipe nous a recommandés. En revanche les chambres sont toutes tournées vers la mer pour que la méditerranée soit le panorama de nos réveils.
Continuons avec ensuite les chambres. Puisque les amis de VeryChic sont surclassés en Chambre Luxe vous vous doutez déjà que les nuits y sont tendres et peuplées d’étoiles. Comme la Balagne elles mêlent les couleurs de la terre à celles de la mer, cette mer que l’on aperçoit depuis son lit, ou depuis son duo de fauteuils installés sur la terrasse. Faites un vœu, il est exaucé : coin salon, lit king size, douche à l’italienne, vous les avez. Plateau de courtoisie pour se préparer un thé ou un café, écran plat avec Canal +, connexion en wifi, cela a été prévu.
Prenons maintenant ce que l’on y fait. Cela commence avec un succulent petit déjeuner : une recette de smoothie renouvelée tous les jours, beaucoup de bonnes choses faites maison comme les confitures, yaourts, gâteaux et crêpes- ainsi que des pains et viennoiseries cuits sur place pour accompagner les spécialités locales: miel, fromages et charcuteries corses. Après ce festin libre à nous d’aller arpenter les 250 kilomètres de chemins de randonnée, de lézarder sur la plage ou de cocooner dans le spa de l’hôtel en alternant hammam, jacuzzi et massage. La piscine extérieure chauffée prolonge la belle saison alors que la salle de fitness donne au moins une raison de rester à l’intérieur de l’hôtel… Et voilà qu’arrive déjà mon moment préféré, le coucher du soleil sur la presqu'île de la Pietra devenue rousse. L'église de l'Immaculée Conception s'efface devant les teintes rougeoyantes du ciel et les palmiers de la place des platanes -et oui, encore une petite originalité que nous mettrons sur le compte de l’insularité- saluent une belle maison face à la mer, notre Hôtel Liberata.