Le climat méditerranéen de Fès la rend agréable toute l’année. J’aime particulièrement le printemps quand tous les arbres sont en fleur et que les rues embaument leurs effluves. Le reste du temps se sont des arômes d’épices et le parfum des traditions qui plane au-dessus de la plus vieille des villes impériales. Elle abrite la plus grande médina du monde, un dédale de 9500 ruelles où l'activité des artisans est incessante et leur savoir-faire incomparable. Il y a tant d’édifices, de rues, des places historiques qu’elle a été classé toute entière par l’Unesco «Patrimoine Mondial de l’Humanité ».
C’est au milieu de cette médina que le Riad Salam s’impose comme une oasis. Je ne sais pas comment j’aurais retrouvé mon chemin au milieu des souks, heureusement la chambre d’hôte s’occupe des transferts depuis l’aéroport. Je peux m’imprégner à mon rythme de l’atmosphère dépaysante de la ville aux 1200 printemps en voyant défiler les échoppes des vendeurs de céramique, de bois et de cuir à travers la fenêtre de la voiture entrouverte sur la douceur de l’air.
A mon arrivée dans les salons du Riad je suis subjugué : suis-je dans un palais royal, dans un musée fassi ? Les arts ancestraux marocains sont subliment représentés dans cette demeure du XIXème siècle. Comme le veut la coutume la maison s’organise autour d’un patio et le murmure de sa fontaine. Les portes et volets sont en bois sculpté, les sols en mosaïques de zelliges, les colonnes en stucs et balcons ouvragés en fer forgé : la tradition artisanale de Fès est plus que jamais représentée. Je m’installe sur les petits fauteuils en velours presqu’à même le sol et on me sert le thé à la menthe accompagné de pâtisseries marocaines. Ce sont juste les prémices aux nombreux délices de ma journée.
L’un d’eux est le rituel de beauté au hammam qui fait suivre les bienfaits de la vapeur par un massage exfoliant au savon noir et un massage relaxant aux huiles essentielles. Ainsi libéré des toxines et du stress je suis dans les conditions idéales pour savourer les spécialités gastronomiques fassies servies sous une tente luxueuse. Dressée au dernier étage elle offre une vue sur la médina et les montagnes de l’Atlas, tandis que je me réchauffe d’une flambée dans la cheminée, lové contre les dizaines de coussins en satin. Couscous et tajine évidemment, mais surtout pastilla de pigeon, la spécialité locale.
Je me sens comme un ambassadeur en visite officielle, c’est pour cela que l’on m’attribue une Suite Ambassadeur, 40 mètres carrés de raffinement. Un lit à baldaquin trône au milieu d’un arc en ciel de zelliges et de vitraux. Le confort moderne n’a pas été oublié : télévision par satellite, connexion wifi gratuite et salle de bain fonctionnelle. Mais ne croyez pas à ce récit que je ne suis plus sorti du Riad: son emplacement central a au contraire facilité ma découverte de cette ensorcelante cité.