Avant d’aller poser nos valises dans ce petit coin de paradis que constitue notre nouvelle adresse sur la Costa Tropical, nous faisons un crochet par Grenade. Nous n’avons que trop repoussé la découverte de la ville. Nous y sommes, nous visitons ! Et à tout seigneur, tout honneur : nous commençons par l’Alhambra ! Nous prenons une leçon d’esthétisme et nous revenons à la vie réelle les yeux remplis de beautés : la cour des Myrtes, la cour des Lions, la symétrie des lignes et le jeu de perspectives formé par les colonnes en marbre finement ciselé, l’élégance des coupoles délicatement ouvragées, l’harmonie des cloîtres et de leurs arceaux travaillés comme des brocarts, les décorations en dentelles de stuc brodées…
Le voyage commence comme une explosion de sensations. Nous sommes impatients de rejoindre la mer, admirer les rivages qui ont attiré tant de convoitises. Plus nous approchons du but, mieux nous comprenons pourquoi « tropical » convient bien à cette terre. Mieux qu’un été indien, nous bénéficions d’un climat particulièrement clément pour la saison. Quand d’autres, à 500 kilomètres au nord, dégèlent leur pare-brise pour partir travailler, nous roulons, le nez au vent, en chemise légère et lunettes de soleil vers un havre de paix. On m’avait avertie, la météo est incroyablement généreuse avec plus 320 jours de soleil à l’année et une moyenne annuelle de 20 degrés. Nous sommes ici au pied de la Sierra Nevada, les intempéries ne passent pas et les vents chauds d’Afrique restent. Il n’est donc pas anormal que poussent sur ces terrasses à flanc de coteaux avocats, mangues, ananas, litchis, grenades… La canne à sucre fait aussi partie du paysage, il y a même une célèbre distillerie de rhum à une dizaine de kilomètres !
L’arrivée dans le village de La Herradura me laisse perplexe : des bougainvilliers en fleurs en cette saison ? L’hiver, ici, est un concept lointain ! La côte sauvage tombe brutalement dans la mer. Les falaises recouvertes de pins et de maquis, derniers vestiges montagneux, regorgent de grottes et de criques rappelant le paysage des calanques. Nous suivons le paseo face à la Méditerranée, la plage hors saison est tranquille. Au départ des vacanciers, les goélands ont repris possession de leur royaume. La façade de l’hôtel nous apparaît, pile face à ce décor enchanteur. On ne pourrait rêver mieux ! Et pourtant si, le plaisir peut être encore plus parfait avec une chambre dont la terrasse devient un promontoire personnel d’où nous sommes seuls spectateurs de couchers de soleil féeriques.
L’intérieur de la suite junior continue de satisfaire notre soif d’intimité et de confort : bel espace, décoration design et épurée, sofa et fauteuils douillets, literie neuve, linge de maison en coton égyptien. Le côté fonctionnel a aussi son intérêt : cuisine équipée, bouilloire et micro-ondes. Quelque chose me dit que nous en aurons l’usage dès ce soir, le voyage nous ayant un peu fatigués. Une mention particulière doit être décernée à la salle de bain. D’un point de vue équipement, elle est pourvue de toute la modernité à laquelle nous aspirons. C’est du côté créatif qu’elle mérite le coup d’œil. Décorée dans les tons ardoise et nude, elle expose une fresque d’azulejos cognac, brun et roux sur son mur de douche !
Pour l’heure, je n’ai qu’une envie : repartir sur mon mirador, m’installer sur une chilienne, le verre de vin de bienvenue à portée de main, et, jusqu’au dernier instant, profiter des mille teintes incandescentes du ciel en fusion. Ce soir, j’en suis sûre, nous aurons droit à un merveilleux lever de lune.