The Manhattan Hotel ★★★★★

Aux oubliettes Sinatra, la Big Apple, et mon American Dream. Une autre fois peut-être. Adieu mes gratte-ciels. « Pas si vite, tu crois vraiment que Manhattan c’était juste pour faire joli ? ». Elle avait raison. Rotterdam, c’est la deuxième ville des Pays-Bas. Et par-dessus tout, c’est une ville résolument moderne. Oui, éradiquée par les bombardements de la Seconde Guerre Mondiale, Rotterdam a dû se reconstruire. Intégralement. Alors on y retrouve aujourd’hui une variété d’architecture, et notamment une procession de buildings se succédant dans l’horizon batave. Une rareté, ici, dans le paysage hollandais.

J’avais un peu du New-York auquel j’aspirais initialement, et pourtant à quelques 6000 kilomètres de là. D’ailleurs, le Manhattan Hotel est lui-même, un building. Elégant. Moderne. Aérien.
Il n’y avait pas à dire, la plaie américaine commençait à se résorber petit à petit. Un splendide cinq étoiles, le luxe éclatant, celui qu’on pressent comme un augure, avant même d’avoir planter ses pieds sur le sol de la réception. Ce qu’il y a de bien aussi, c’est quand le pratique se met au service du luxe. On y arrive serein au Manhattan, la gare centrale de Rotterdam lui est attenante. Et qu’on se le dise, c’est une arrivée remarquée. La Rotterdam Centraal Station est aussi, en elle-même, un brillant témoignage de l’audace architecturale que peut être la ville.

En évacuant celle-ci, quelques mètres à peine suffisent pour se retrouver face à face avec la splendide Millenium Tower, qui abrite le Manhattan Rotterdam. Plaisant non ? Alors que j’arrivais à reculons dans Rotterdam, je n’ai même pas eu le temps de trainer des pieds qu’on était déjà dans le vaste lobby. Bien sûr, moi qui avoue modestement être fluent en anglais, ne parle pas un traître mot de la langue de Vondel, et vous imaginez bien, elle non plus. Qu’à cela ne tienne, le personnel est polyglotte. Fallait s’y attendre d’une certaine manière.

Il explique un peu le fonctionnement. Comme quoi en plus d’avoir les clés d’une Executive Room, on avait aussi accès à l’Executive Lounge. Bon, c’est merveilleux. Le personnage est très affable, alors je lui lance un vibrant « Danke schön », comme un hommage. Il ne comprend pas bien. Elle non plus. Alors moi non plus. « Chéri, t’es en Hollande, pas en Allemagne ». Au temps pour moi.

L’Executive Room est fantastique. Infiniment moderne, assurément sobre, et aussi très bien insonorisée. On a aimé la luminosité conférée par la largeur des fenêtres autant que les vues sur le port de Rotterdam. La nuit, c’était magique. Puis une petite machine à café qui traîne, une machine à thé également. Une superbe télé qui retransmet, fort heureusement, quelques chaînes internationales. Parfait. Le QG idéal pour s’aventurer dans Rotterdam.

Mais avant, on s’est rendu au fameux Executive Lounge. Au 10ème étage, c’était élégant, privé, une ambiance confidentielle où l’on vient boire un jus de fruits en parcourant le journal. Français, s’il vous plaît. Il y a aussi The Manhattan Bar, et The Manhattan Brasserie où d’ailleurs on se retrouve tous les matins pour profiter du petit-déjeuner buffet à l’hollandaise. Généreux et gourmand ces Bataves !

« Alors ça te plaît pas ce voyage ?
_ Si, si. Mais l’année prochaine, on va où ? L’Hôtel Rotterdam, à Manhattan ? »

Le pire. C’est que ça doit bien exister.
Mais je le reconnais volontiers. Rotterdam m’aura enchanté.