Hôtel Particulier Montmartre

A la fin du XIXe siècle, sur la très bohème avenue Junot, les fermes et moulins du « maquis de Montmartre » laissent place à des villas Art déco de la Belle Epoque. C’est à cette période que la demeure qui devint l’Hôtel Particulier Montmartre est née, dans un écrin de verdure. Depuis l’avenue Junot, il est difficile de s’imaginer qu’un tel lieu puisse exister juste derrière, bien dissimulé. Pour trouver cet endroit secret, il faut se livrer à un petit jeu de piste en se dirigeant vers un chemin de traverse qui s’échappe de l’avenue et sonner à une grande grille. Une fois la grille franchie, on quitte Paris pour se retrouver dans un petit hameau de campagne hors du temps. En suivant le chemin pavé jusqu’à un étrange rocher empreint de légendes, sur notre gauche, se trouve un grand portail noir qui renferme un magnifique hôtel de charme : l’Hôtel Particulier Montmartre.

Cette demeure d’époque à la façade crème – ayant appartenu à la famille Hermès – est une véritable maison de campagne familiale en plein Paris, lové au milieu d’un sublime jardin boisé parsemé de chaises et tables en fer forgé. A peine le seuil de la porte d’entrée franchi que l’on est plongé dans un espace feutré et chaleureux : une réception et son salon-bar décorés de bleu pétrole et de noir, accessoirisés de fauteuils cosy, d’épais rideaux et de poufs en velours. Le maître des lieux, Oscar Comtet, et le personnel se feront un plaisir de vous y accueillir un peu « comme à la maison » de la plus belle des manières qui soient. Cette maison de charme abrite dans une ambiance intimiste cinq suites, dont les tailles et les décors varient.

La suite « Vitrine », aux allures masculines, ressemble à un cabinet de curiosités avec ses objets originaux exposés dans des vitrines tout en étant « sensuelle » avec ses murs capitonnés de velours et ses couleurs chaudes. La « Végétale », elle, est plus féminine ornée de papier peint floral conçu spécialement pour l’occasion par Martine Aballéa. C’est un véritable jardin suspendu à la cime des arbres du jardin de l’hôtel. Celle intitulée « Arbre à Oreilles » est un savoureux mélange de baroque et de touches japonisantes. La bibliothèque et ses livres anciens accentuent encore plus le côté cosy et boudoir de la pièce, qui a d’autres secrets à livrer – on ne vous en dit pas plus … C’est l’esprit tailleur qui habille la suite « Poèmes et Chapeaux » décorée par Olivier Saillard, avec des nuances de blanc, gris et noir, des rayures, des tissus de costume, des chapeaux en guise d’abat-jour et des poèmes suspendus en guise d’étiquettes de prix. Nichée sous le toit, la plus grande suite – la « Rideau de Cheveux » – offre depuis sa verrière une belle vue sur les toits de Paris, sous le regard de plusieurs paires d’yeux.

Ici, tout est invitation à la détente : des suites romantiques et confortables à souhait jusqu’aux trois salons douillets et élégants réchauffés par une cheminée, du velours et des tons chaleureux. Et si le temps le permet, pourquoi ne pas s’accorder une pause enchantée dans les jardins. Imaginez, un jardin de neuf cents mètres carrés – dessiné par Louis Benech, le paysagiste du jardin des Tuileries – en plein cœur de Paris. Au détour des petites allées champêtres, on découvre une terrasse, une fontaine, des recoins cachés, les butineuses de Montmartre et plus insolite deux poules pondeuses. Un luxe à Paris qui donnerait presque envie de rester dans cette bulle qu’est l’Hôtel Particulier, mais le quartier de Montmartre est aussi un lieu plein de charme et de surprises à découvrir sans plus attendre.